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Antoine

Antoine Stépan Terjanian est agroéconomiste, statisticien, géomaticien et membre de l’Association culturelle arménienne d’Ottawa. Il adore la musique et la danse et a enseigné les danses folkloriques arméniennes dans de nombreux pays du monde. Il organise également des camps de plein air et des célébrations à sa ferme familiale, dans la région de Gatineau.

 

Il travaille maintenant à temps partiel comme conseiller pour des organismes internationaux, en plus de planifier, financer et gérer des projets caritatifs axés sur le développement en Arménie.

Attachement émotif

« Cette bible, c’est une chose très précieuse, c’est probablement une des choses les plus précieuses que nous avons dans la maison. C’est la seule chose qu’ils ont apportée avec eux. Lorsqu’ils ont été cambriolés, personne n’a volé de livres. C’est ce qu’ils ont pu conserver. Elle est dans la famille depuis 1860. »

« Je suis l’aîné de la famille, alors, pour une raison ou une autre, c’est moi qui l’ai gardée, et j’essaie de la préserver du mieux que je peux. Comme le veut la tradition, ils ont inscrit des dates importantes dans la bible, comme la naissance des enfants. »

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« Je pense que c’est un bol qui a été offert à quelqu’un pour son baptême, son nom est inscrit dessus. Je suppose que c’est le plat dans lequel cette personne mangeait… En fait, c’est écrit Moses Ema nu, Petit Moïse. Je l’ai acheté en 1970 ou 1971, à un professeur qui avait enseigné en Turquie, et il avait récupéré quelques vieux objets en cuivre, qu’il vendait, alors j’ai pris celui qui avait l’inscription arménienne dessus. »

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« C’est une chose très précieuse. C’est probablement une des choses les plus précieuses que nous avons à la maison, selon moi. Il y a les anniversaires… et [comme] c’est la tradition, nous inscrivons les dates de naissance des enfants de la famille dans la bible… Parfois, je pense aux épreuves qu’ils ont dû traverser pour l’apporter jusqu’ici, et je suis sûr qu’ils ont transporté beaucoup d’autres choses, mais lorsqu’ils se sont fait voler, personne ne s’est soucié de prendre des livres, alors ils ont pu conserver leur bible. »

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« Elle est toujours protégée. Je ressens en quelque sorte la responsabilité de la préserver. »

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« C’est quelque chose qui vient de ma région de l’Arménie. Pour moi, [ce bol] a une valeur émotionnelle… Ma famille n’y est jamais retournée. Mon père n’est jamais retourné là où il est né. »

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Technique

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« Le pain lavash est un pain sans levain qui est très, très mince, et traditionnellement cuit dans un tonir… Le tandoor est un trou dans le sol d’environ 1 mètre de profondeur et de 30 cm de diamètre… La recette que Moses m’a enseignée utilise le four… Mais aujourd’hui, parce que c’est la canicule, je vais innover – je vais faire la cuisson sur mon barbecue, dehors. »

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« Ce que je fais maintenant, c’est que je sépare les morceaux parce que je ne les ai probablement pas très bien coupés… Je me dépêche, mais ils se séparent facilement… Ceci est pour la peinture et les rénovations, mais c’est ce qu’ils utilisent à Halab. C’est la façon la plus simple de séparer et de servir. »

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​« Certaines personnes les font en forme de losanges, mais moi je le fais en petits carrés. Je trouve que c’est plus facile. Je les fais en petites portions, pas trop grosses, pour que les gens puissent en manger d’une seule main… j’en apporte à des activités communautaires et si les gens en veulent plus qu’un, c’est facile, ça donne des petites bouchées. »

« Si on en veut plus, on peut en manger plus, mais pas des gros morceaux… si on surveille son poids ou qu’on n’aime pas ça ou qu’on n’a pas faim, on n’a qu’à ne pas en reprendre. »

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​« Lorsque je cuisine avec un tonir ou que je cuis du mouton, par exemple, je n’utilise pas de thermomètre. Je mets mes mains près de ce qui cuit, et si je peux compter jusqu’à dix sans enlever mes mains, alors c’est que ce n’est pas encore assez chaud. Si je ne peux pas compter jusqu’à cinq, alors c’est trop chaud. (…) Mais si votre main commence à cuire, c’est que [la viande est cuite]! »

Innovation

« C’est une recette adaptée par mon ami Movses. Il m’a appris une façon plus simple de la préparer. »

« La recette originale ne demande pas de plier la pâte phyllo comme je le fais, et requiert un moule plus grand; j’ai modifié parce que je ne veux pas en faire autant. Je trouve que ce plat en Pyrex est exactement de la bonne grandeur pour la pâte phyllo. »

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« Au lieu d’utiliser la recette traditionnelle, du miel ou du sirop fait avec de la canne à sucre, je vais utiliser – pour lui donner une saveur canadienne – du sirop d’érable produit au village où se trouve notre ferme familiale, au Québec. Cela rend le pakhlava parfaitement canadien (...) [Je le sers] avec du sirop d’érable plutôt qu’avec du miel, qui est beaucoup plus cher, ou avec ce qu’ils font maintenant dans les pâtisseries syriennes, du sirop fait avec de la canne à sucre. »

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« Movses m’a appris à utiliser un four… mais aujourd’hui, parce que c’est la canicule, je vais innover : je vais faire la cuisson dehors, sur mon barbecue… c’est la chose pratique à faire, pour ne pas réchauffer la maison. »

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« J’essaie d’être très soucieux de l’environnement. Je ne prétends pas être un gourou, mais j’essaie d’apprendre [des trucs] pour sauver notre planète. »

Souvenirs

« N’oubliez pas votre nom, ne le perdez pas, que vous soyez pauvre ou que vous soyez riche. »

« J’ai découvert plus tard que mon père n’a jamais raconté notre triste histoire à mes frères et sœurs… il y avait une historienne qui transcrivait des témoignages de survivants du génocide, et elle m’a demandé si je pouvais écrire un peu sur le sujet, alors j’ai écrit un récit de quatre pages, et (…) je l’ai envoyé à mes neveux et nièces et à mes enfants. »

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« J’ai beaucoup travaillé à l’international et j’ai vécu dans plusieurs pays… celui-là vient du Musée d’Orsay, c’est une reproduction que nous avons achetée. Ça, ce sont des messages que les gens ont envoyés à ma fille pour son anniversaire, je les ai imprimés. »

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